Spasmophilie : Mieux vivre les crises sans médicament

Spasmophilie : Mieux vivre les crises sans médicament

La spasmophilie est un trouble que je rencontre régulièrement en consultation. Face aux patients qui cherchent à éviter les traitements médicamenteux, j’observe que les approches naturelles offrent souvent d’excellents résultats. Après des années de pratique clinique, j’ai constaté que comprendre ce trouble est la première étape pour mieux le gérer au quotidien.

Qu’est-ce que la spasmophilie et comment la reconnaître ?

La spasmophilie se caractérise par une hyperexcitabilité neuromusculaire qui provoque des spasmes et contractions involontaires. Également appelée « tétanie latente » ou « syndrome d’hyperventilation », elle touche principalement les femmes entre 15 et 45 ans. En France, on estime qu’entre 10 et 15 millions de personnes sont concernées par ce trouble.

Lorsqu’un patient se présente avec des symptômes évocateurs, je recherche systématiquement plusieurs signes cliniques. Une crise typique se manifeste par :

  • Une hyperventilation (respiration rapide et excessive)
  • Des contractions musculaires involontaires et des crampes
  • Des fourmillements dans les extrémités (mains, pieds)
  • Une sensation d’étouffement ou de manque d’air
  • Des vertiges et palpitations cardiaques

Deux signes sont particulièrement évocateurs : le signe de Chvostek (contraction de la lèvre supérieure lorsqu’on percute le nerf facial) et le signe de Trousseau (apparition de la « main d’accoucheuse » après compression du bras).

Le diagnostic repose sur l’examen clinique, l’électromyogramme et parfois un test d’hyperventilation provoquée. Il est essentiel d’éliminer d’autres pathologies aux symptômes similaires comme l’anémie, l’hyperthyroïdie ou des troubles neurologiques plus graves.

Les crises peuvent survenir brutalement, durer de quelques minutes à une heure et, dans les cas sévères, se produire plusieurs fois par jour. Le stress et l’anxiété sont généralement les principaux déclencheurs, bien que certaines hypothèses évoquent également des carences en magnésium ou des troubles du métabolisme du calcium.

Thérapies naturelles efficaces contre la spasmophilie

L’aromathérapie et la phytothérapie constituent des approches que je recommande fréquemment. Les huiles essentielles de basilic et d’estragon possèdent d’excellentes propriétés anti-spasmodiques. La camomille romaine et la lavande vraie apaisent et décontractent les muscles tendus. Pour les utiliser, appliquez quelques gouttes diluées sur les poignets ou le plexus solaire lors d’une crise.

Côté plantes, je conseille souvent les bourgeons de figuier et de tilleul qui agissent simultanément sur les systèmes nerveux et digestif. La ballote, le millepertuis et la mélisse sont également bénéfiques pour leurs effets antispasmodiques et relaxants.

L’homéopathie propose des solutions intéressantes pour les patients réceptifs à cette approche :

RemèdePosologieIndication
Ignatia amara 9CH5 granules par jourPrévention des crises
Cuprum metallicum 9CH5 granules à la demandeCrampes musculaires
Calcarea carbonica 5CH5 granules à la demandeAnxiété avec hyperventilation

L’alimentation joue un rôle crucial dans la régulation de ce trouble. Je recommande une alimentation équilibrée riche en magnésium (céréales complètes, oléagineux, chocolat noir) et en calcium (produits laitiers, eaux minérales). Il est préférable de limiter la consommation de café, d’alcool, de tabac et de sucre qui peuvent aggraver les symptômes.

Spasmophilie : Mieux vivre les crises sans médicament

Gérer efficacement une crise de spasmophilie

Face à une crise, mes patients apprennent à mettre en œuvre plusieurs techniques d’auto-assistance. La première consiste à respirer calmement dans un sac en papier pour rétablir l’équilibre acido-basique perturbé par l’hyperventilation. Cette méthode simple permet souvent d’écourter significativement la durée d’une crise.

Les exercices de respiration contrôlée constituent une approche efficace que j’enseigne régulièrement. La technique du 4-7-8 (inspirer sur 4 temps, retenir sur 7, expirer sur 8) aide à réguler le rythme respiratoire et à calmer le système nerveux.

En complément, les thérapies corporelles et psychologiques offrent d’excellents résultats sur le long terme. Je recommande souvent :

  1. Le yoga et le taï-chi pour leur action sur la respiration et la détente musculaire
  2. La méditation de pleine conscience pour gérer l’anxiété sous-jacente
  3. Les thérapies cognitivo-comportementales pour modifier les schémas de pensée anxiogènes
  4. L’ostéopathie pour son travail sur le diaphragme et le système nerveux végétatif
  5. L’acupuncture pour rééquilibrer les flux énergétiques

Les points d’acupression peuvent être utilisés en auto-massage pendant une crise. Le point situé entre le pouce et l’index (point 4 du méridien du gros intestin) est particulièrement efficace pour soulager l’anxiété et les tensions.

Adapter son mode de vie pour prévenir les crises

Au-delà des interventions durant les crises, j’insiste toujours sur l’importance des changements de mode de vie à long terme. La pratique régulière d’une activité physique douce favorise la libération d’endorphines et réduit significativement le niveau de stress chronique.

Une hygiène de sommeil optimale est fondamentale. Je conseille d’établir une routine apaisante avant le coucher, d’éviter les écrans et de maintenir des horaires réguliers de sommeil. L’insomnie et la fatigue aggravent considérablement la sensibilité aux crises.

La spasmophilie étant considérée comme une spécificité française (ailleurs, ces symptômes sont généralement attribués au syndrome d’hyperventilation lié à l’anxiété), il est essentiel de remarquer que l’approche thérapeutique varie selon les cultures médicales. Cette perspective internationale enrichit ma pratique et me permet d’intégrer diverses approches complémentaires.

Comme professionnel de santé, je recommande toujours une prise en charge globale et personnalisée. Chaque patient réagit différemment aux thérapies proposées. L’important est de trouver la combinaison d’approches qui convient à chacun pour retrouver un équilibre durable et une meilleure qualité de vie malgré la spasmophilie.

A propos de l'auteur :

Élodie Garnier

Diététicienne-nutritionniste diplômée Élodie accompagne patients et entreprises sur les sujets d’alimentation et de bien-être. Convaincue que la santé commence dans l’assiette, elle partage conseils pratiques et études récentes pour aider chacun à adopter de meilleures habitudes.

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